Page:Des Vignons - Betty petite fille, 1922.djvu/69

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
63
BETTY PETITE FILLE

Toutefois, par prudence, elle lui recommandait de conserver intact, ce que Félicien Champsaur, aurait probablement appelé « sa fleur ». En agissant ainsi, elle n’obéissait à aucun bon sentiment, seulement à la crainte d’un scandale.

Betty se moquait de ces avertissements, se répétant que l’occasion la guiderait.

Et Madame Cérisy, emportée par ses rêves de coquetterie intéressée, ne voyait rien. Pourtant elle crut remarquer que sa fille pâlissait ; elle lui fit prendre du sirop iodo-tannique et fut tranquillisée.

Aux amis qui s’inquiétaient, elle répondait avec un sourire grivois :

— C’est la croissance !

Dans ce mot il y avait une foule de sous-entendus égrillards. L’explication lui suffisait à elle-même comme aux autres.

Il n’en restait pas moins vrai, que la fillette s’exaspérait au moral et s’épuisait au physique.