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BETTY PETITE FILLE


diés, le parfum capiteux qui flottait dans ses vêtements. Plus nettement elle rêva de lui ressembler, de gagner par son habileté, toutes ces jolies choses qui flattent la vanité, attirent les hommes dont on obtient de l’argent.

Il ne lui venait point à l’idée qu’un autre genre de vie existât. Sa jugeote pratique lui indiquait que c’était là l’unique possibilité d’oisiveté dans le luxe et l’indépendance.

Son cynisme puéril la poussait à se moquer de celles qui travaillent ou se marient, quand il était si facile de jouir dans la liberté et sans efforts.

Après le dîner, elle tint quelques minutes compagnie à sa mère. Mais une nervosité la poignait, il lui fallut se sauver dans sa chambrette.

Allongée nue sur le lit, elle fuma une cigarette de tabac turc, tout en suçant lentement de la bénédictine. En même temps son imagination endiablée voletait au hasard de la rêverie.