dans tel portrait de femme. Mais aucun de ces incontestables artistes, avec lesquels il ne faudrait pas confondre M. Signac, dont la bruyante, sèche, prétentieuse nullité agace, ne me retient autant que Vincent Van Gogh. Je me sens, là, en présence de quelqu’un de plus haut, de plus maître, et qui m’inquiète, et qui m’émeut, et qui s’impose.
Ce n’est peut-être pas encore le moment de raconter Vincent Van Gogh comme il faudrait. Sa mort est trop proche et elle fut trop tragique. Les souvenirs que j’en évoquerais raviveraient des douleurs qui pleurent encore. Cette étude sera donc forcément incomplète, car ce qu’il y eut de grand et d’inattendu, et aussi, parfois, de trop violent, d’excessif dans l’âpre et délicieux talent de Van Gogh, est intimement lié aux fatalités cérébrales qui le prédestinèrent, jeune, à la mort.
Sa vie fut assez déconcertante. Il entra d’abord
dans le commerce des tableaux avec son frère,
mort aussi de la même mort que lui, qui dirigeait
la maison Goupil au boulevard Montmartre.
C’était un esprit inquiet, tourmenté, tout
plein d’inspirations vagues et ardentes, perpétuellement
attiré sur les sommets où s’élucident
les mystères humains. On ne savait alors ce qui
s’agitait en lui, de l’apôtre ou de l’artiste ; il ne le