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Page:Desbordes-Valmore - Œuvres complètes, tome 1, Boulland, 1830.djvu/426

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Qu’il vive pour une autre et m’oublie à jamais !

Dis, crois-tu que le ciel m’exauce et lui pardonne,
Ma sœur, ou que le ciel comme lui m’abandonne ?
Qu’il rejette ma vie en le privant du jour,
Et punisse la haine où se cachait l’amour ? …
Tu fais bien d’écouter sans répondre à mes plaintes ;
J’aime mieux ta pâleur et tes muettes craintes ;
Ta tristesse m’aide à souffrir :
Peux-tu me consoler, ma sœur, il va mourir !
Priez pour lui, moi je succombe.
La porte s’ouvre… elle retombe…
Ah ! … que ce bruit sourd m’a fait peur !
On dirait que la mort a passé sur mon cœur.

Voyez-vous ses amis ? leur silence est horrible !
Allons au-devant d’eux, parlez, demandez-leur…
Non, la force me manque et je crains le malheur ;