Page:Desbordes-Valmore - Œuvres complètes, tome 2, Boulland, 1830.djvu/31

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J’allais… je demandais… Ta sœur, presque étrangère,
Cherchait seule un objet qu’on avait vu si beau :
Hélas ! les pieds joyeux évitent la fougère
        Qui croît à l’entour d’un tombeau.
La mort et le malheur épouvantent la vue :
        On passe en courant devant eux.
Que devient l’infortune à la fuite imprévue
        D’un ami distrait ou honteux ?
Parmi tous les témoins de ma première aurore,
Le vieux rempart, les champs semblaient m’aimer encore,
Le soleil d’autrefois brillait sur mon chemin ;
Mais personne, ma sœur, ne me pressa la main.
Les jeux avaient cessé pour moi, pauvre et craintive ;
Et celle qui pleura de nos premiers adieux,
Qui m’eût tendu les bras dans sa pitié naïve,
        Ne vint pas essuyer mes yeux !

J’ai trouvé dans un champ sa nouvelle demeure ;