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ÉLÉGIES.

Au cœur épanoui sur un sol libre et pur !
Ô mon pays ! ton nom, qui m’offre un ciel d’azur,
Rend à mes traits souffrans le rire de l’enfance.
Nomme encore mon pays, rêve aux accens d’amour ;
Jette sur mon sommeil les fleurs de ma vallée ;
Que, dans ce miroir consolée,
Je réchauffe ma vie au reflet d’un beau jour !
Sur l’invisible ami qui devina mon ame,
Dieu ! versez les trésors qui germent dans vos mains !
Liez ses jours heureux à d’heureux lendemains,
Et de soie et de fleurs formez leur longue trame !
Que pour lui, pour lui seul, l’amour soit sans regret !
Ciel ! au nom de la fleur qu’il me jeta vermeille,
Qu’un bonheur assidu chaque jour le réveille,
Et lui confie un doux secret !