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Page:Desbordes-Valmore - Œuvres complètes, tome 3, Boulland, 1830.djvu/74

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Vous qui faites le bien, ouvrez-moi cet asile ;
Ouvrez ! la terre enfin manque à mon pied débile.
La vieillesse est pesante à l’homme sans appui :
J’ai marché si long-temps ! je m’arrête aujourd’hui. »

Nul gardien n’interdit l’hospitalière enceinte ;
Seule une femme y veille ; on dirait la Pitié.
De la prière au Pauvre épargnant la moitié,
Elle guide ses pas dans la retraite sainte :
Il hésite pourtant ; il se retourne encor ;
Le courage lui manque à franchir la barrière ;
Une larme qui roule au fond de sa paupière,
De son cœur gémissant trahit le vain effort.
« Ô femme ! arrêtez-vous à ma voix importune ;
Ne fermez pas encor la barrière après nous ;
Si mes genoux ployaient, je serais à genoux.
Je ne marchais pas seul avec mon infortune ;
Un ami me guidait, il m’aidait à souffrir ;