Aller au contenu

Page:Desbordes-Valmore - Œuvres complètes, tome 3, Boulland, 1830.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La résignation est la douleur muette,
Amis, en vous parlant mon sourire était doux ;
Mais j’étais homme, hélas ! je souffrais comme vous.
Je suis mieux ; partagez mon ineffable joie ;
Souriez à ma mort ; venez, que je vous voie !
Dieu ! quel fardeau pénible échappe à mes efforts !
Que mon ame est légère en rompant ses ressorts !
D’un long bannissement ne plaignez plus ma vie ;
Le ciel l’absout, j’en sors ; qu’elle vous fasse envie !
Ce temple hospitalier me doit le dernier don :
Qu’un voile généreux tombe sur ma poussière ;
Si vous parlez de moi, dites : Le pauvre Pierre :
Pierre fut votre ami, qu’il n’ait plus d’autre nom ! »

Tous pleuraient, quand la cloche, au milieu du silence,
Des prières du soir annonce le retour ;
Et du sage expirant l’heure, qui se balance,
Semble un salut de paix aux mortels d’alentour.