Page:Desbordes-Valmore - Bouquets et prières, 1843.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
152
PRIÈRES

Voyageur des grands cieux ! souffle errant ! esprit pur !
N’as-tu pas rencontré dans tes sillons d’azur,
Albertine,
Âme en fleur ?
Assise au seuil de Dieu cette pâle églantine,
Qui m’attend, inclinée au bruit de nos malheurs,
A-t-elle encor des yeux pour regarder mes pleurs ?

Sur ses chastes genoux tient-elle un jeune enfant,
Envolé par la mort vers son Dieu triomphant ?
Ce bel ange
Fut à moi !
En te voyant monter de la terre, où tout change,
Tend-il ses douces mains pour jouer avec toi,
Comme l’enfant Jésus qui relève ma foi !

Toi qui flottes vivant dans les mondes plus beaux,
Sans passer comme nous par l’effroi des tombeaux,
Prends, et donne
Cet écrit,
À celle que le pauvre appelait sa Madone ;