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Page:Desbordes-Valmore - Bouquets et prières, 1843.djvu/181

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PRIÈRES.

Viens : tu les sentiras, par leurs frissons charmans,
De l’attente qui brûle amollir les tourmens.


Viens, viens ! Naples t’invite à ses nuits de guitares ;
Chaque arbre plein d’oiseaux t’appelle à ses fanfares.
Viens, viens ! nos cieux sont beaux, même à travers des pleurs ;
Viens ! toi qui tends aux cieux par tes cris de douleurs ;
Apprends à les chanter pour voler plus haut qu’elles :
A force de monter tu referas tes ailes !
On monte, on monte ici toujours. Nos monumens
Emportent la pensée au front des élémens.
Le feu se mêle à l’air et rend les voix brûlantes ;
L’air à son tour s’infiltre aux chaleurs accablantes ;
Ici Paganini fit ses concerts à Dieu ;
Son nom, cygne flottant, frôle encor chaque lieu :
Posant aux nids nouveaux ses mains harmonieuses,
Tu l’entendras jouer dans nos nuits lumineuses,
Où son âme fut jeune, il aime à l’envoyer,
Et c’est en haut de tout qu’elle vient s’appuyer. »


Ce nom me fit pleurer comme un chant sous un voile,
Où brille et disparaît le regard d’une étoile :