Aller au contenu

Page:Desbordes-Valmore - Correspondance intime 1.djvu/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Alors commença cette vie errante, « haletante », à travers la France et l’étranger, « Au refus de la fière Lutèce » écrivait Marceline, mais on peut dire plus sévèrement et plus justement : au refus de Prosper Valmore qui, dans son amour-propre d’artiste déçu et ne voulant pas être le second dans Rome, refusait les engagements qui ne lui ouvraient pas la première scène de Paris, les époux allèrent à Lyon, puis à Bordeaux. Leur famille, en ce temps s’accrut de deux filles : Hyacinthe, surnommée Ondine (1821) et Inès leur dernier enfant (1825).

Toujours inquiets, toujours incertains de l’avenir, ils continuèrent leur odyssée, sans jamais trouver le port désiré. Pendant trente années, Valmore est perpétuellement en quête d’engagement, et comme si la France et la Belgique, qui est une province artistique de la France, n’étaient pas assez grandes, il va, en 1838, s’échouer à Milan, à la suite d’un impresario qui tombe en faillite, et qui l’abandonne, sans ressources, lui, sa femme et ses deux filles. Le voyage en Italie, au pays des citronniers en fleurs, des roses et de l’amour, l’air si si doux, si voluptueux qu’elle y respire, ravive en Marceline le feu des souvenirs. « Je t’envoie comme un sourire, mon premier chant d’Italie, écrit-elle à son amie Pauline Duchambge. Leurs voiles, leurs balcons, leurs fleurs m’ont soufflé cela, et c’est à toi que je les dédie. Venir en Italie pour gué-