IV
À SON MARI
(Bruxelles, 1818.)
Mon cœur a sauté hors de sa place, comme
toi de cette voiture, mon ami. Que de choses
se passent dans un cœur fait comme le
mien ! Je suis troublée au point de ne pas
mettre deux mots en ordre. Vingt-quatre de
plus !… Tu n’es pas blessé, mais tu pouvais
l’être. En voilà trop pour me laisser en
repos ! Je ne te quitterai jamais. Promets-moi
de ne plus me quitter. Je n’existe qu’avec
toi. Oh ! que cela est vrai !
Ta Junie est bien jolie comme une rose
blanche. On m’en donne à l’instant des nouvelles.
Viens, cher Prosper, viens la voir
avec moi. Je meurs d’impatience. On me
demande ma lettre. Mon Dieu ! Je ne t’ai
rien dit. Mais ne sais-tu pas tout. Prends
soin de toi, prends garde à ma vie ! Ta
maman et moi nous t’embrassons. Les pressentiments
ont joué leur rôle.
V
À SON MARI
(Saint-Rémi, le 22 mars 1820.)
Plus jamais, mon amour, plus jamais je ne