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Page:Desbordes-Valmore - Correspondance intime 1.djvu/55

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chanter : « Je suis encore un peu dans mon printemps. » Ah ! qu’ils sont loin tous ces beaux de ta grâce romaine, non, grecque, toute pure, et mieux, s’il est possible. N’es-tu pas dans ce délicieux tableau des Bergers du Poussin ? Tu ferais faire des élégies au milieu des landes. Il a été plus que bien, ce M. de Forbin, et c’est ce qui m’assomme. Tu sais combien j’aime le pain de ménage ? Enfin, il m’a promis beaucoup pour mon oncle, et j’ai appris avec surprise et douleur qu’il en méprise le talent. C’est M. de Brack, qui dit tout, qui me l’a dit. Autre beau fort à la mode, mais tout rond, tout uni avec les simples qu’il aime. Il chante toutes nos romances d’une manière qui t’enlèverait parce qu’elle est pleine d’accent. Nous aurons ton Molière s’il existe, et le reste de ce que tu souhaites. Merci de ces soins que tu me confies, je les aime, c’est du repos. Lilite a quitté courageusement sa première dent : « Mais, maman, je n’aime pas les enfants sans dents ; m’aimera-t-on à présent ? Il est fort enrhumé, et garde tout pour la nuit. Je ne dors pas, je suis lasse à mourir.

14 avril.

Je donne tout un jour au repos, et tu en auras une grande part, mon amour. J’ai tant à te parler ! à t’aimer, à te le dire ! Ta dernière et charmante lettre, je l’ai prise hier matin chez mon oncle ; de quel secours elle