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HUIT FEMMES.

son tour l’étreignant plus fort pour la faire avancer.

— Oh ! tu m’as poussée, Revalto ! et elle se retourne, et elle a peur. Revalto, changé, semble sortir, par dégrés, d’un déguisement fantastique. Il parle : le charme de sa voix est rompu ; il la regarde : son regard est de fer ; Fanelly stupéfaite voit tomber chaque prestige dont l’éclat effacé ne laisse à ce jeune homme qu’une beauté farouche, des manières insoucieuses, et l’ironie du dédain. À tout ce qu’elle essaie d’articuler d’étonnement et de douleur, il ne répond que par un déluge de paroles qu’elle n’entend plus, puis, par un éclat de rire dont son cœur est près de se rompre. Cette transformation, jeu railleur de l’affreux cauchemar, l’épouvante et l’éveille à demi. Ses mains se croisent fortement sur