Page:Desbordes-Valmore - Huit femmes, 1845.pdf/199

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
197
HUIT FEMMES.

lons d’un tabac d’Orient de quel côté soufflerait le vent de l’obéissance qu’il attendait en vain de sa rose Mignonne. Il était, du reste, tout à fait résolu à tirer à la courte-paille l’un des trois gendres dotés de tant de mille gulden, afin de bannir de ses calculs de commerce le souci croissant qui nait de la responsabilité d’une fille aux yeux trop vifs. Dans son vœu d’homme sage, il flottait entre le riche Paul Myr, déjà mûr et sédentaire, et le jeune Vanhaker, incliné aux voyages de long cours, et le presque noble Van-Holfen, dont l’avenir promettait d’aborder au rang de bourgmestre.

Mais sa fille avait déjà compté malignement sur ses doigts, en cassant son fil à dentelle, l’âge de Paul Myr ; et le flocon de tabac envoyé du côté de la maison de ce riche voisin, rentra dans la poi-