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HUIT FEMMES.

trine du fondeur par l’aspiration nécessaire à un grand soupir. D’autre part, Katerina, tenue un jour au bras de son père, indocile au coup de coude dont il avait appuyé sa prière, s’était tenue droite et raide, refusant de saluer le jeune Vanhaker en revenant du couvent des Béguines. Quant au futur bourgmestre, admis récemment à prendre le thé fait et servi par la belle Hollandaise, il lui avait causé une distraction si peu flatteuse, qu’au lieu de se mettre en ligne droite devant lui pour rencontrer la main de ce soupirant, elle avait prétendu ne le servir qu’en profil. De là le thé renversé sur son beau corps de jupe de damas rose, et la tasse de Chine brisée en éclats ; de là, Katerina autorisée à fuir dans sa chambre, à la grande consternation des deux Hollandais, qui ne burent que de la