Page:Desbordes-Valmore - Huit femmes, 1845.pdf/406

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
61
HUIT FEMMES.

ils vont circuler lentement, sans turbulence, parce qu’ils ne trouvent en chemin qu’un sable uni et des plantes flexibles. Aucun obstacle ne s’oppose à leur cours ; ils arrivent purs au grand rivage où la mer les reçoit dans son sein ; mon père dit que c’est la destinée de tous les ruisseaux. Toi, tu y trouves un miroir pour regarder ta belle image. Quand j’y regarde, je t’y vois avec moi : Eh bien ! comme eux, nous serons toujours ensemble ; nos ames couleront de même à travers des jours rians ; puis tous deux nous irons nous jeter dans une autre vie plus belle, plus grande que cette mer inconnue, dont nous ne voyons pas les bornes.

» — Oui, répondit Sarah, Dieu nous le promet dans les leçons de ton père. Mais comment retiens-tu ces leçons ? À peine