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HUIT FEMMES.

quelqu’habitation, mais il ne voyait que des tombes et des arbres mélancoliques. Le vieux nègre, couché dans son canot, n’ayant pu lui indiquer où était son maître, et le pauvre Edwin ne rencontrant personne à qui le demander, s’engagea dans un sentier où il crut voir l’empreinte fraîche des pas d’un homme ; il s’y perdit, car le vent dispersait le sable où ces pas étaient tracés. Mourant de tristesse, haletant de chaleur, Edwin s’arrêta quelques instans pour retrouver l’haleine qui lui manquait. Le son vague d’une voix fut apporté de son côté par la brise ; la lune, qui se levait, le guida dans les chemins et les plantes épineuses dont ils étaient couverts. Il parvint enfin à une place où la terre était unie et dégagée de ronces, où l’odeur des acacias et des oran-