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HUIT FEMMES.

lents du comte se montraient si multiples, qu’il devait être bien sûr de devoir à l’un ou à l’autre l’intérêt et l’attention qu’il ambitionnait, sans l’avouer encore. Musicien comme l’oiseau, doué d’une haleine obéissante au brûlant instinct d’harmonie qui couve dans toute poitrine italienne, d’une de ces voix vibrantes, imprégnée d’un danger pareil à celui des parfums subtils des fleurs, il savait tout dire en chantant. Si jeune encore, il connaissait sa puissance sur les nerfs admiratifs de la femme ; il appelait la femme « une prière vivante et renfermée ; un instrument pieux qui résonne sous tout ce qui le frappe jusqu’aux pleurs et jusqu’au délire ; qui vit de musique, en appelle les sons, y mêle son âme pour l’élever avec eux au ciel comme un appui divin qui l’aide à y monter. »