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HUIT FEMMES.

basse, avant que la dernière lumière du pâle soleil d’automne le dérobât à ma vue. Alors, étendu sans force au pied de sa fenêtre ouverte au brouillard, il s’endormait d’isolement et d’ennui désespéré. Quelques intervalles le rendaient pourtant à la réflexion, au remords peut-être. Il attachait, durant ces heures lucides, un regard fixe, morne et doucement triste sur les fleurs séchées qui avaient égayé la demeure commune. Que pensait-il alors de ses espérances flétries comme les plantes du jardin, et de ses heures heureuses envolées comme elle ? Et d’elle, que pensait-il ? Quoi ! sa sainte patience, sa grâce honnête, son profond et fidèle amour, ne relevaient pas en lui l’amour de la vertu ? Comment n’invoquait-il pas à genoux sa chaste vision, dans l’horrible abrutissement où