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Page:Desbordes-Valmore - L’enfant des Champs-Elysées, 1871.djvu/14

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l’enfant des champs-élysées.

gna lentement, regardant tour à tour le vieillard et les enfants à la calèche. Était-il touché de leur grâce innocente ? Qui ne l’eût été en les voyant ainsi confiants et seuls !

La jeune fille parcourut moins de distance, il est vrai, mais elle fit rôder les chèvres plus tard que d’habitude dans les allées voisines de leur maison. Cette promenade n’était animée par aucun des enfants qui la rendaient d’ordinaire si bruyante. Le roi, son escorte, les écoliers et les maîtres, tout avait successivement disparu. Michel s’en allait dormant à la volonté de ses chèvres et de sa sœur. Le vaste jardin était silencieux ; le cœur de Rosa commençait à battre, tellement que toute grave et toute responsable du petit Michel, elle rentra tout à coup, pressée de prouver à sa mère, qu’elle jugeait être de retour, que les choses n’avaient jamais si bien été que ce soir-là. Dans sa préoccupation, obligée de traverser un petit enclos fleuri qui se terminait par la loge