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l’enfant des champs-élysées.

qu’elle inondait de larmes. Elle savait bien que Zolg venait d’arpenter tout Paris ; que chaque jour il perdait comme elle inutilement ses forces, et que pas un seul des quartiers de la vaste ville n’avait échappé à leurs recherches avides. On la voyait errer dans la foule comme une biche blessée, jetant çà et là ses regards perçants, toujours prête à s’élancer sur chaque jeune créature dont l’aspect la bouleversait d’une espérance poignante. Des cheveux blonds au vent, des petits pieds incertains à la marche, un vêtement quelque peu semblable à celui de Michel, c’était Michel ! Et ce rêve lui laissait l’éblouissement d’un éclair. Alors elle passait comme une ombre devant chaque mère effrayée de ce regard étrange, et plus d’un enfant avait dit de cette âme si tendre : « La dame me fait peur ! Je n’aime pas la dame ! »

Après une de ces courses vides qui la forçaient, durant quelques instants, à un mauvais sommeil, ayant entendu le pas