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Page:Desbordes-Valmore - L’enfant des Champs-Elysées, 1871.djvu/46

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l’enfant des champs-élysées.

cachait la couleur des cheveux du petit misérable.

Mais, mon Dieu, c’est mon enfant, dit-elle tout à coup d’une voix forte ; mais, mon Dieu ! c’est Michel !

L’enfant craintif baissa la tête.

— J’ai été Michel… je suis Jean, dit-il.

— Et ta sœur ?

— C’était Rosa…

— Et ta mère ?

— Ma mère ! ah ! ma mère est morte… ma sœur et Zolg… tout le monde est mort, madame, et je vends des fleurs… N’en faites pas de refus !

— Monsieur, je me mets sous votre protection avec mes deux enfants, cria madame de Senne à un officier public, attiré par la clameur de Rosa devant la voiture arrêtée, tandis que les autres s’écoulaient librement. Monsieur, Dieu vous ordonne de défendre cet enfant qui est le mien, monsieur !… c’est le mien, vous voyez !