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Page:Desbordes-Valmore - L’enfant des Champs-Elysées, 1871.djvu/8

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l’enfant des champs-élysées.

lames d’or dans les grands arbres, on voyait chaque jour les nombreux coureurs de Michel disparaître et retourner vers Paris. Les promeneurs entendaient longtemps leurs saluts lointains au petit favori de la fortune, qui, de son côté, leur envoyait des baisers plein ses mains. Longtemps les échos répétaient de toutes parts ces voix grêles et gaies se répondant :

« Adieu ! Adieu ! »

Hélas, oui, adieu, car un lendemain de tous ces beaux jours-là fut triste. Il fit penser à beaucoup que ceux qui possèdent les plus brillantes superfluités de la vie n’en sont pas les plus heureux ; qu’il ne faut pas envier les douceurs périssables, et qu’enfin chacun a ses douleurs.

L’obligation survint à la mère de Michel de s’absenter deux jours ; des affaires l’y forçaient pareillement chaque année. Cette fois, comme toujours, madame de Senne surmontait avec effort le malaise que toute mère éprouve à