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Page:Desbordes-Valmore - Le Livre des petits enfans, 1834 (Hauman).pdf/205

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tait des heures entières devant les portraits et les tableaux d’une galerie peuplée de peintures, où le malade se plaisait à le voir si absorbé, qu’il oubliait d’avoir faim.

— Quel est ton sentiment là-dessus ? lui demandait le curé quand il était temps de partir.

— J’en ferai de plus beaux ! répondait-il sans orgueil ; mais parce qu’il voyait ses tableaux rêvés pendre dans l’avenir. Alors il retournait joyeux dans son argile et ses moutons.

Il dit pourtant un jour adieu à ces belles scènes changeantes ; mais adieu, comme le soleil, qui dit : « Je reviendrai. » Il revint douze ans après, tout rayonnant d’instruction, de lumière, et d’une gloire si tendre, que tout le village, en tressaillant d’aise, courut au devant d’Hilaire, le petit Berger ! avec de gros bouquets et des couronnes.

Il mangea de la galette délicieuse dans beaucoup de chaumières, où il pleura de re-