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chargé, pour nous occuper un peu de l’amiral-duc de Fyden.

Le duc portait, au plus haut point la bizarrerie de caractère ; issu d’une famille obscure, il ne devait son élévation et ses titres qu’à son mérite personnel. Il était arrivé de matelot au grade d’amiral ; fils de fermier, il avait transformé en duché la cabane paternelle. Comme tous les hommes dont les idées sont grandes et nobles, loin de rougir de sa pauvreté première, il en tirait vanité ; il n’était jamais plus heureux que lorsqu’il racontait sa première campagne sur le Terrible, en qualité de pilote. Retiré depuis trois ans dans son château de Bury, il était loin d’y mener la vie d’un grand seigneur indolent et fastueux. Au contraire, l’activité semblait son élément. Vêtu d’une façon plus que modeste, il allait et venait, sans mettre personne dans le