gue galerie, où il disparut sous le prétexte d’une dépêche importante à expédier, elle attendit avec anxiété qu’il prît la parole pour le rudoyer de manière à ce qu’il n’y revînt pas : ce fut vainement ; on eût dit que cet amoureux contemplatif n’avait ni lèvres ni voix. Christine étouffait d’impatience.
— J’ai rêvé de vous cette nuit, dit-elle enfin pour entamer une querelle décisive. J’espère qu’à l’avenir vous n’aurez pas la présomption de troubler mon sommeil par votre présence. Je vous trouve bien hardi d’oser vous montrer jusque dans mes rêves.
— Moi aussi, j’ai eu un songe, répondit Ericson troublé, n’ayant bien compris que les premières paroles de cette impertinente provocation. J’ai rêvé que vous me regardiez en souriant, que vous me regardiez long-temps, et j’étais heureux.