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LES PLEURS.

Comme d’une invisible cime,
À la barque, au bord de l’abîme,
Le ciel ému jette un rayon !

Doux comme une voix qui pardonne,
Depuis que ton souffle a passé
Sur mon front pâle et sans couronne,
Une sainte pitié résonne
Autour de mon sort délaissé !

Jamais, dans son errante alarme,
La Péri, pour porter aux cieux,
Ne puisa de plus humble larme
Que le pleur plein d’un triste charme
Dont tes chants ont mouillé mes yeux !

Mais dans ces chants que ma mémoire
Et mon cœur s’apprennent tout bas,
Doux à lire, plus doux à croire,
Oh ! n’as-tu pas dit le mot gloire ?
Et ce mot, je ne l’entends pas ;

Car je suis une faible femme ;
Je n’ai su qu’aimer et souffrir ;