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LES PLEURS.

Je m’en retourne à Dieu, je lui demande un père,
Je lui montre mon cœur gonflé de ta colère,
Je lui dis, ce qu’il sait, que je suis son enfant,
Que je veux espérer et qu’on me le défend !

Ne me le défends plus ! laisse brûler ma vie.
Si tu sais le doux mal où je suis asservie,
Oh ! ne me dis jamais qu’il faudra se guérir ;
Car, tu me vois dans l’ame : approche, tu peux lire ;
Voilà notre secret : est-ce mal de le dire ?
Non ! rien ne meurt. Pieux d’amour ou d’amitié,
Vois-tu, d’un cœur de femme il faut avoir pitié !