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LES PLEURS.

Doux nom ! tu vas tintant d’allégresse et d’envie
Autour de ses créations !

Lorsqu’il va les cueillir comme les fleurs aux plaines,
Imitant la cigale à travers le bouleau,
Ou le frissonnement des nocturnes phalènes
Frôlant le narcisse dans l’eau ;
Lorsque sa gloire solitaire,
Au milieu du monde attentif,
Force tous les bruits à se taire,
Pour écouter le dieu plaintif ;

Lorsqu’il monte, léger comme un rêve dans l’ombre,
Qu’il attache à ses doigts les ailes d’un oiseau,
Et se balance ainsi que le rossignol sombre
Désaltérant sa voix au sommet d’un roseau ;
Parmi ses suaves haleines
Qui bruissent comme les fleurs,
Roule un miel pour toutes les peines,
Et des larmes pour tous les pleurs !

Un roi qui plaint et qui pardonne
Relève moins d’infortunés :
Pensif et seul sous sa couronne,