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LES PLEURS.

Roi sans armée, il donne ! il donne
Tous les biens qui lui sont donnés !

Attiré dans sa pitié tendre,
On ne sait plus rien des méchans ;
En est-il où l’on peut l’entendre ?
Non, le mal est forcé d’attendre
Que son ame enferme ses chants !

Il porte au malheur qui succombe
Un secret qu’il va prendre au ciel,
Et relevant la foi qui tombe,
Qui doute et qui cherchait la tombe,
Il dit : « L’espoir est immortel ! »

À cette ame qu’il a cherchée,
Il dit : « Ma sœur ! écoute-moi :
Je parle à la douleur cachée ;
Dans la mienne au monde attachée
Je souffre !… et j’attends comme toi. »

Car, on dit que naguère un cœur de jeune femme,
À force de l’aimer, mourut ! et s’enferma