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LES PLEURS.

J’apporte à la patrie
Ce que j’ai de plus beau.

» Des anges sentinelles,
Envolés sans remords,
J’ai vu les blanches ailes
Envelopper vos morts !
Regardez ! nulles toiles
Ne doublent leurs cercueils ;
Pitié, jette tes voiles !
Ils n’ont pas de linceuls ! »

Et la femme au front d’ange,
Aux yeux tristes sans pleurs,
De la terre où tout change
Essayant les douleurs,
Au nom du Dieu qui donne,
Sur de chastes autels
Apporte une humble aumône
À ses frères mortels !

« Je suis… je fus promise
À qui défend vos dieux ;
Mais la noce est remise ;
On se retrouve aux cieux !