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LES PLEURS.

Cet anneau qui me lie
Entraînera mon cœur :
C’est le don de ma vie !…
Qu’il vous porte bonheur. »

Et, comme la colombe
Vient d’un autre séjour,
Jeter sur une tombe
Quelque secret d’amour,
Fidèle à son épreuve,
Sur un drapeau sanglant
La jeune vierge veuve
Posa l’anneau tremblant.

Ces dons que le cœur sème
Aux blessés du chemin,
Dieu les voit, Dieu les aime,
Dieu les pèse en sa main :
Et de vieux prêtres d’armes,
En baisant l’anneau d’or,
L’enrichirent de larmes :
Rois, craignez ce trésor !