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LES PLEURS.

Bonjour ! bonheur ! adieu ! Trois mots pour ton soleil.
Et pour nous, que de nuits jusqu’au dernier sommeil !
Le long vivre n’apprend que des fables railleuses.
Tristement recueillis sous nos ailes frileuses,
Nous épions l’espoir, qui n’ourdit qu’un regret :
Et l’espoir n’ouvre pas sa belle chrysalide ;
Et c’est un fruit coulé sous son écorce vide ;
Et le vrai, c’est la mort ! — et j’attends son secret.

Oh ! ce sera la vie ; oh ! ce sera vous-même,
Rêve, à qui ma prière a tant dit : Je vous aime.
Ce sera, pleur par pleur, et tourment par tourment,
Des ames en douleurs le chaste enfantement !