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LES PLEURS.

Sans me nommer, craintive en livrant mes alarmes,
J’écrivis : « J’ai pleuré. Je pleure… C’est pour vous !
» Que l’amour vous éclaire et demeure entre nous ! »
Et quand il vit mes yeux encor voilés de larmes,
Quand il toucha ma main qui lui rendait ma foi,
Il n’a pas dit : « C’est elle ! » il n’a pas dit : « C’est toi ! »

Sans dire : « C’était moi ! » je m’enfuis, je succombe.
Bientôt je n’aurai plus de secret à cacher :
S’il rêve alors au nom qui courut le chercher,
Il le devinera peut-être sur ma tombe ;
Et soulevant enfin ma vie avec effroi,
Qu’il dise au moins : « C’est elle ! ô pitié ! c’était toi ! »