Page:Desbordes-Valmore - Les Veillées des Antilles, tome 1, 1821.pdf/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
5
MARIE.

« Dieu vous entende, mon fils, mais j’ai ouï dire qu’on en mourait. »

« D’où venez-vous ainsi, poursuivit-elle : êtes-vous du village voisin ? — J’en arrive. — Et comment ne savez-vous pas que Julien se marie ? On en doit parler là comme partout. — C’est que les nouvelles heureuses ne me cherchent guère. Je suis peut-être de ceux qui doivent courir après le bonheur ; il ne vient pas me trouver. — Ne tardez donc plus ; allez, allez danser à la grande prairie. — Danser ! répliqua-t-il avec un sourire triste ; je ne connais personne à la fête. — J’y connais tout le monde, moi ! Allez-y, croyez-m’en. Dites à Julien que c’est Geneviève qui vous invite à sa noce. Un beau visage de plus porte bonheur à une noce. Courez, mon fils, on ne refuse pas les fleurs. »

— Mais par où tourner, ma mère ?

— Par ici, dit Geneviève en montrant le chemin de la prairie : quand vous serez au