Page:Desbordes-Valmore - Les Veillées des Antilles, tome 2, 1821.pdf/105

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
94
SARAH.

-t-il mystérieusement, quelque chose qui arrive, priez pour moi, et songez que vous êtes libre. »

Sarah ne put lui répondre ; car ils entendirent Silvain passer près de la porte en grondant. Dès qu’il fut un peu loin, Arsène se jeta dans le corridor, et courut se mêler aux nègres qui revenaient des plantations.

Silvain, furieux, quittait alors son maître. Insensible, en apparence, au refus qu’il venait d’essuyer, il l’emportait dans son cœur comme une offense mortelle ; et, sans avoir combattu ni approuvé d’un mot les sages discours dont M. Primrose avait accompagné ce refus, il s’affermit en lui-même dans la résolution de se venger par la ruine de cet excellent homme. Le moyen s’en offrait si naturellement, qu’il s’y crut autorisé et servi par la justice du sort. M. Primrose ayant enfin fixé son dé-