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SARAH.

part prochain pour l’Angleterre, se décidait à faire vendre ses propriétés dans l’île. Silvain, qui se flattait d’en rester le régisseur unique, reçut d’abord cette nouvelle comme la plus funeste, car elle semblait détruire toutes ses espérances à la fois. La réflexion changea promptement sa colère en joie ; car il ne laissa plus sa fortune au hasard, et ne la fit dépendre désormais que de sa volonté. Décidé à fuir dès qu’il aurait recueilli le produit d’une vente si considérable, il y mit tant d’ardeur et d’activité, qu’en peu de jours les biens et l’habitation de M. Primrose, situés dans la plus belle partie de l’île, trouvèrent un nouveau maître.

Le hasard, qui favorisait en tout ce serviteur infidèle, amena de Sainte-Marie un riche Suédois qui revenait avec sa famille se fixer dans notre colonie. Ce fut à lui que Silvain