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ADRIENNE.

Au milieu des courses où les entraînaient leurs relations de famille et d’amitié, elles trouvèrent une jeune créole, leur parente, fort vive, fort gaie, qui courut d’abord embrasser Clémentine, avec un bruyant transport de joie.

« Voici Clémentine, cria-t-elle à tout le monde, et voici Adrienne, ajouta-t-elle en lui faisant une profonde révérence.

— Vous ne m’embrassez pas, Nelly ! dit Adrienne étonnée.

— Attendez, laissez-moi auparavant m’expliquer avec Clémentine. Rendez-nous Adrienne, poursuivit-elle ; nous ne la voulons plus telle qu’elle est ; on aimerait autant qu’elle partit pour l’Écosse que d’oublier ainsi ses premiers amis en leur présence.

— Pour l’Écosse ! vous m'envoyez en Écosse ! dit Adrienne en rougissant, qu’ai-je donc fait pour être exilée si loin ? »