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ADRIENNE.

Nelly, après un moment d’embarras, reprit en éclatant de rire : « Je ne sais ce que je dis ; mais, depuis que l’on va me marier et m’emmener en Angleterre, je ne rêve que voyage de long cours ; et puis, l’arrivée de Clémentine, le départ prochain d’un vaisseau pour l’Écosse…

— Pour l’Écosse ! interrompit encore Adrienne ; êtes-vous sûre, Nelly ?

— Là bas, devant vous, prêt à partir, vous dis-je, avec nous, ou nous avec lui.

— Il n’emmènera pas ma soœur, dit en souriant Clémentine ; vous n’aurez pas ce plaisir, aux dépens de tout mon bonheur.

— Embrassez-moi donc, reprit étourdiment Nelly ; quoi ! vous restez ? que je suis charmée… pour Clémentine ! Je suis folle, moi, j’imaginais que ce vaisseau dût vous emmener avec nous ; avec… tous les Écossais qui vont sans doute y retourner : oh bien !