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Le sommeil a pour lui des ailes toutes prêtes ;
C’est là qu’il illumine et qu’il donne ses fêtes ;
Là, qu’un ange vient dire à ce pauvre à genoux :
« Debout ! debout, mon frère ! et montez avec nous !
Laissez-moi relever votre ame voyageuse ;
Laver vos pieds durcis par l’argile fangeuse,
Rendre vos pas légers puisqu’ils sont sans remord,
Et délier vos bras pour les tendre à la mort !
Ayez foi dans la mort : cette cueilleuse d’ames,
Ne les moissonne pas pour en tuer les flammes ;
Mais pour les délivrer de leur lourd vêtement,
Comme on ôte le sable où dort le diamant…


Dans votre épreuve solitaire,
Ne demandez pas le bonheur :
Sa semence est dans votre cœur ;
Il n’eclora pas sur la terre.


Si la terre en poussait les fleurs,