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Sans que le regard fixe de cet homme affligé eut suspendu l’acte barbare de Paul, ce regard le poursuivait. Il le perçait d’un reproche, au milieu de son triomphe et des fleurs du jardin. On eût dit sa conscience ! Il revint donc sur ses pas, pour flatter et assoupir cette conscience rigide qui l’empêchait de jouer, et il tourna autour de l’homme immobile.

— Bonjour, monsieur ! bonjour, bon monsieur ! répéta-t-il d’une voix caressante et obstinée. Veux-tu causer avec moi comme hier ?

Je ne cause pas avec le bourreau, répliqua le témoin, qui s’éloigna lentement de Paul anéanti.

Après quelques tours de promenade, il sentit Paul haletant, qui l’accrochait par ses habits et l’étreignait de ses deux bras, au milieu du chemin.

— Monsieur, dit-il, hors d’haleine, je