Page:Desbordes-Valmore - Poésies inédites, 1860.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 257 —

Mon âme est en démence,
Le monde est ma prison.
C’est la cage affligée
Où se heurtent mes vœux.
J’étais si protégée
Dans notre rêve à deux !

Hors de tes bras fidèles,
Froide à tous les accords,
La danse n’a plus d’ailes
Pour soulever mon corps.
À moi-même ravie,
Tout bien m’est douloureux,
Le jour même est sans vie
Après le rêve à deux.

Comme un orage emporte
Tous les oiseaux d’un bois,
Rien ne chante à ma porte
Où ne vient plus ta voix.
Ah ! si le ciel écoute
Les amants malheureux,
La douce mort sans doute
Sera le rêve à deux !