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À MA SŒUR CÉCILE.


L’orage avait grondé, ma tête était brûlante,
Et ma tête vers toi se tourna sans effort ;
Tu ne m’avais pas dit : « Je veille sur ton sort : »
Je l’entendis en moi dans cette heure accablante.

Plus tard, quand le soleil et sa tendre pitié
De mon front pâle encore essuyèrent les charmes,
Si l’ombre du passé me ramenait des larmes,
Ta tendresse fidèle en prenait la moitié.

Bientôt seule, et rendue au vent de la tempête,
Roseau toujours à terre et toujours étonné,
Quand tous m’offraient leur vie en courant à la fête,
Tu ne m’offris rien, toi, mais tu m’as tout donné.


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