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LA MIGRAINE.

sume pas que vous ayez peur de perdre la tendresse de votre bonne tante ! Georgina ne répondit qu’en la baisant aux mains et au front, et en la regardant avec âme.

— Pourtant, d’où vient que j’ai le cœur tremblant ? poursuivit-elle bientôt ; n’est-ce pas là, ma tante, ce qu’on appelle… un instinct répulsif ?

Sa tante n’osa prononcer ; mais ses yeux ne purent s’empêcher de prier pour Camille.

— Ma bonne, mon aimable tante ! dit la vindicative, je n’ai que vous deux pour m’aimer, et je sens de jour en jour que je n’aimerai jamais que vous deux.

— À cet égard, mon enfant, j’en serais bien fâchée ; car, sans vouloir faire naître en vous des idées tristes, il n’est pas inutile de vous rappeler que j’ai trois fois