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LA MIGRAINE.

et tous les hommes, et se placer debout au milieu de ses réflexions : c’était obsédant. Je n’aurai jamais le temps de m’occuper de bonheur, pensait-elle, avec un tel obstacle devant moi !…

— Est-ce Ernest que j’entends ? poursuivit-elle tout haut, arrachée à sa rêverie par le bruit d’une voiture ; et sa jolie tête se releva de dessus les genoux de sa tante, qui l’y berçait comme un enfant.

— Votre frère est sorti à pied, dit madame Nilys. C’est quelque visite.

— Tant pis, ma tante, répliqua-t-elle du ton le plus affectueux ; aucune ne me rendra le charme de causer paisiblement avec vous.

— J’entre sans me faire annoncer, dit en s’avançant madame Denneterre, enveloppée de cachemires et de dentelles qui