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LE CORRIDOR.

demeure immobile en cherchant des yeux son frère, pour éviter ceux de l’homme redoutable sur lequel elle vient de s’appuyer si familièrement. Mais ce serrement de main qu’elle se retrace et ressent encore la parcourt d’un sentiment de honte et de pudeur impossible à vaincre. Le regard rapide de Camille le lui a rappelé ; c’est une étincelle électrique entre eux deux, qui les touche et les isole dans leur double étonnement.

Ces mots tendres qu’elle a prononcés avec tant d’abandon, et qui ne peuvent rentrer dans son cœur qui se soulève ; elle les écoute, elle en rougit, elle pleure, et ses longs cils baissés retiennent avec effort une larme prête à s’en échapper.

Tandis qu’Ernest qui voit, devine et prévoit, semble ne s’occuper que de Né-