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UNE RENCONTRE.

lumière dans l’appartement de leur tante ; il fut donc contraint d’emporter dans le sien la joie qui l’oppressait, qu’il exhalait tout seul par des exclamations, des roulades et des cadences légères ; ce qui l’empêcha de dormir une assez grande partie de la nuit.

Il venait de terminer en Normandie un procès bien normand, dont l’heureuse issue ajoutait à la fortune de sa sœur, toute la fortune de M. de Sévalle, son riche et vieux époux, dont elle était veuve depuis dix-huit mois.

Cette sœur aimée avait alors vingt ans ; elle était charmante. Camille Folly, jeune comme Ernest, dont il avait partagé les études et les plaisirs d’enfance, n’était pas comme la belle Georgina de Sévalle, comblé des dons de la fortune, mais bien de