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XV.
Descartes à Mersenne.
Amsterdam, 20 novembre 1629.
Texte de Clerselier, tome I, lettre 111, p. 498-502.

Sans date dans Clerselier, mais avec la note suivante sur l’exemplaire de l’Institut : « datée fixement d’Amsterdam, le 20 nov. 1629. J’en avois l’original, mais je l’ai perdu, ou on me l’a pris », puis au bas de la page 502 : « fin de la lettre ». Ce qui suit, p. 503, appartient, en effet, à la lettre du 18 décembre 1629. L’original n’a jamais fait partie de la collection Lahire.

Le projet d’une langue universelle, que Descartes examine dans cette lettre, avait sans doute été lancé dans un placard-annonce (rédigé en latin et contenant six propositions). Mersenne aura communiqué cette pièce à Descartes, mais il ne semble pas qu’il en ait su davantage.

Mon Reuerend Pere,

Cette propoſition d’vne nouvelle langue ſemble plus admirable à l’abord, que ie ne la trouve en y regardant de prés ; car il n’y a que deux choſes à apprendre en toutes les langues, à ſçauoir la ſignification 5 des mots, & la grammaire. Pour la ſignification des mots, il n’y promet rien de particulier ; car il dit en la quatriéme propoſition : linguam illam interpretari ex dictionario, qui eſt ce qu’vn homme vn peu verſé aux langues peut faire ſans luy en toutes les langues 10communes. Et ie m’aſſure, que vous donniez à Monſieur Hardy vn bon dictionnaire en Chinois, ou en quelqu’autre langue que ce ſoit, & vn liyre écrit en la