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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/196

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tenant les philoſophes. Mais n’eſperez pas de la voir iamais en vſage ; cela preſupoſe de grans changemens en l’ordre des choſes, & il faudroit que tout le monde ne fuſt qu’vn paradis terreſtre, ce qui n’eſt bon à propoſer que dans le pays des romans. 5

2. de trop grans Inst.

On n’a, sur le projet critiqué par Descartes, aucune indication en dehors de cette lettre, et il ne semble pas qu’on puisse y rapporter ce que Charles Sorel (De la perfection de l’homme, Paris, Robert de Nain, 1655, p. 346) dit des tentatives plus ou moins analogues « d’un certain des Vallées » et du « sieur Le Maire ». Quant aux idées émises par Descartes, elles furent, dit Baillet (t. II, p. 475, d’après une relation manuscrite de Poisson), reprises par Christophe Wren, qui donna « un essay de cette langue universelle », et par quelques savants de France qui conçurent « de semblables desseins ». On peut, à cet égard, mentionner le P. Bernier (La réunion des langues ou l’art de les apprendre toutes par une seule, 1674, in-4). Vérification faite, Wren fut seulement chargé par la Société Royale de Londres, le 18 mai 1668, de faire un rapport sur l’ouvrage d’un Dr John Wilkins : An Essay towards a Real Character and a Philosophical Language ; Wilkins lui-même s’était inspiré d’un Écossais, George Dalgarno, d’Aberdeen, auteur d’un Ars signorum, vulgo Character universalis et Lingua philosophica, in-8°, London, 1661, lequel est conçu dans un esprit tout cartésien.

XVI.

Descartès a Mersenne.

Amsterdam, 18 décembre 1629. Autographe, Bibliothèque de l’Institut.

Variantes d’après le texte de Clerselier, t. II, lettre 10S, p. 4804gi, et t. I, fin de la lettre 1 1 1, p. S03-S04. — L’autographe est numéroté ( 1) dans le haut et 3 C au bas à gauche ; c’est donc bien la 3 e lettre de la collection Lahire, la 1" du classement de dom Poirier.